ZOKATOS UHU: un jeune peintre à l'assaut de la rue.

 

Zokatos Uhu: un jeune peintre à l’assaut de la rue.

 

 

 

 

Mauvais élève, Zokatos a toujours préféré traîner avec ses potes dans la rue plutôt que d’aller à l’école. Il a grandi dans les cités de la banlieue parisienne et c’est son cousin qui lui a fait découvrir un monde particulier, celui du foot, du rap, du break et du graff. Il a donc très tôt baigné dans la culture « Hip Hop » et l’ambiance particulière du graffiti.

Certes tout petit il adorait déjà dessiner et la peinture ne cessait de le fasciner. S’il déteste toujours les natures mortes, par contre l’abstrait, le surréalisme, le supréalisme et le cubisme lui parlent beaucoup plus. Parmi ses peintres préférés, il cite volontiers Miro, Klee, Dali, Dubuffet et aussi bien d’autres.

Mais c’est au collège grâce à un ami qu’il a commencé vraiment à prendre de l’envol en dessinant le lettrage de son blaz Zoka. Comme il est d’origine portugaise, il y accola la syllabe « tos » et enfin sous forme de boutade rajouta au final « Uhu » car c’est dit-il « le nom de mon crew de colleur, ça veut dire Une Histoire Urbaine ».

Dorénavant en signant par ce pseudonyme « Zokatos Uhu » qui éclate comme une profession de foi, ce jeune peintre-aventurier va pouvoir conquérir de nouveaux espaces.

Adepte de l’abstrait, il nomme toutes ses créations du nom de « abztractz ». Par la suite c'est grâce à son meilleur ami du lycée, qui n’est autre que le frère du célèbre graffeur Mist, qu’il va découvrir les « artoyz ».

A ce jour Zokatos, qui n’a pas encore 26 ans, a déjà réalisé une œuvre riche et abondante. Fasciné par le volume, il a créé beaucoup d’artoyz et dans le Street Art il s’est déjà « frotté » à toutes les techniques. Sur le pochoir notamment, il ne tarit pas d’éloges : « Cette fabuleuse technique permettant de produire jusqu’à ce que la matrice du pochoir cède. »

Et depuis qu’il a attrapé le virus de l’art urbain, il vit sa passion en investissant en permanence la rue répétant à tue tête son leitmotiv: « La rue toujours la rue, encore et toujours la rue ! » et explique le sens de cette vocation particulière en ces termes:

« Mon but aujourd’hui est d’apporter dans la rue ce qu’il n’y a pas ou peu : l’abstrait, mes abztractz. Je travaille à 90% avec des outils de graffiti : marqueurs, encres pour graff, bombes aérosols etc.

Oui, la rue pour moi, est la plus pure des galeries car elle ne te prend pas d’argent, t’ouvre tout le temps ses bras et quoiqu’il arrive tout le monde passe tous les jours dans cette galerie. L’abstrait est quasi inconnu dans l’art de la rue. Et souvent les gens ne savent pas où me cataloguer. » 

En réalité son œuvre se rapproche beaucoup des grands peintres qui l’ont précédé. Je pense notamment à Keith Haring.

Comme cet illustre artiste américain son inspiration lui vient également de la contre-culture, sur fond incessant du hip-hop et du rap. Et ses lignes géométriques, semblables à des hiéroglyphes, conduisent de façon presque similaire à un vocabulaire et un style très particulier.

Effectivement ses enchevêtrements complexes ressemblent étonnamment à un labyrinthe avec ses longs couloirs d’énigmes selon l’expression même de ce jeune artiste.

De même ses collages font penser à d’autres grands peintres qui ont pratiqué cette technique. On songe parfois à Matisse avec son hédonisme chromatique si particulier.

En somme comme tous ces grands peintres, ce jeune créateur de la rue essaye de parvenir à une synthèse de lignes et de courbes pour aboutir à un pur concept.

Et l’on pourrait également dire à propos de la manière de peindre de Zokatos qu’il peint en dessinant et qu’il dessine en peignant. En effet on a parfois l’impression qu’il accorde plus d’importance à la forme qu’à la couleur.

Lorsqu’il peint, il compare cela à « une espèce de nano qui se baladerait dans et autour de mes formes, comme une bactérie perdue dans l’espace…et également comme celui d’un humain qui verrait que des symboles ou des formes qui le pousseraient à y voir des choses existantes… »

En fait il n’oublie jamais la couleur, car la couleur fait aussi partie de la forme, comme une composante indissociable.

A l’évidence, il porte en lui le bonheur de peindre qui s’exprime dans la plus totale liberté des formes mais également dans le souci de ne pas occulter une certaine réalité sous-jacente.

Son art n’est nullement décoratif. Il puise ses racines dans les angoisses de l’homme contemporain et à ce titre le cauchemar kafkaïen n’a jamais été aussi présent. Ainsi ses dessins et peintures décrivant des formes qui s’apparentent à un labyrinthe ou un dédale font penser inévitablement à l’univers du célèbre roman de Kafka « Le Château ».

En faisant ainsi varier son écriture d'une œuvre à l'autre en poussant toujours très loin la géométrisation des formes, le peintre oriente presque exclusivement ses compositions dans une voie abstraite.

Les seules œuvres à connotation figurative concernent notamment quelques autoportraits de Zokatos apparaissant sous forme hérissée. En effet les contours du visage ressemblent à des pointes disposées comme les barbes d'un épi ou d'un fil de fer barbelé. A l'évidence Zokatos n'aime pas trop se dévoiler et pour se protéger il construit fictivement ce rideau de fer entre lui et le monde extérieur.

Parmi les autres œuvres figuratives, il y a également cette reprise du tableau de Cézanne "les Joeurs de carte" qui transparait derrière des arabesques.

Toute la virtuosité du peintre apparaît dans cette composition qui fait venir ces deux personnages des enchevêtrements complexes pour conserver tout le mystère de l'œuvre du grand maître d'Aix-en-Provence.

Tout son travail représente le symbolisme du mouvement, un art en perpétuelle gestation, aucun dessin préparatoire et ceci grâce à son langage inventif qui répond à un flux d’une créativité inconsciente.

Cet artiste est un artiste du réel dans le réel. Il est pleinement dans le monde par rapport aux autres artistes qui sont en atelier et c’est pourquoi son message a une vocation universelle et dépasse les frontières et les barrières de la race et de la culture.

Par ailleurs la musique du hip-hop lui donne pleinement le sens du mouvement et l’occasion de dépasser toutes les rigidités et les carcans de notre société. Cette musique fait plier les jambes, les bras, la nuque et en désarticulant le corps elle permet aussi de manière symbolique de rendre plus souples nos rapports humains en permettant d’évacuer les rigidités.

Si l’œuvre de Zokatos se revendique pleinement comme un art de la rue elle se distingue toutefois des tagueurs qui sont obsédés uniquement pour un Ego revendicatif. Leurs œuvres ne sont en réalité que des signatures.

Par contre l’œuvre de Zokatos a vocation à transcender grâce à un style et un univers qui lui sont propres. Il a trouvé un type de graphe novateur à la fois proche de l’art primitif et de l’art contemporain avec une certaine continuité également avec un certain Paul Klee. Ce faisant ce jeune artiste produit un prodigieux arsenal de signes graphiques.

Et si son art a vocation à toucher le plus grand nombre c'est aussi que son message est vrai.

(Metz, le 18 septembre 2010 -Christian Schmitt )

 

 

 

 

 

 

Zokatos Uhu in da street ! from FeedzeCat Steffi on Vimeo.

 

Zokatos Uhu produit from FeedzeCat Steffi on Vimeo.

Voici les événements auxquels Zokatos a particpé ou participe encore actuellement :

 

- Vente Massol à Drouot (lot 198, mon nom était encore zoka) : http://www.massol-sa.com/html/index.jsp?id=1670&np=10&lng=fr&npp=20&ordre=1&aff=1&r=

 

- Passage sur le site du très célèbre magasine FATCAP où il exposait à la galerie Artempion : 

http://www.fatcap.org/article/street-generation.html

 

- Encore un artoys fait pour la première expo d'artoys d'Indonésie : http://blogs.myspace.com/index.cfm?fuseaction=blog.view&friendId=298442105&blogId=450055624

 

- Passage sur le site du très célèbre magazine GRAFFITIART lorsqu’il a collé à Rue stick 3 : 

http://www.graffitiartmagazine.com/index.php?post/Rue-Stick-3%2C-une-exposition-collective-de-collages-sauvages%2C-Paris

- RUE STICK 4 :

http://frenchiesinparis.over-blog.com/article-rue-stick-4-update-52662678.html

- Intervention au très célèbre salon de prêt à porter who's next en janvier et en Septembre 2010 (customisation et toiles de 2m x 2m) : http://www.mademoisellequincampoix.com/2010/01/23/le-coup-detat-au-whos-next/

- Participation au festival Street Art Inspire à Tel aviv 4-5 Septembre 2010 : http://street-art-tel-aviv.blogspot.com/

- EXPOSITION à la galerie ligne 13 à partir du 29 Septembre 2010 : http://you.leparisien.fr/spectacles-people/2010/08/17/exposition-street-art-autoportraits-et-portraits-de-maitres-3123.html

- Live paintinf pour FAIRE LE MUR EXPO VILLES ET ANONYMAT LE 18 SEPTEMBRE 2010 : http://www.leventseleve.com/node/1709

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