Vitraux Cocteau/Atlas Obscura
Le Républicain Lorrain du 17 mai 2018
SAINT-MAXIMIN parmi les 13 701 endroits à voir avant de mourir
Atlas Obscura, le guide ultime des voyageurs curieux, a placé l’église Saint-Maximin et ses vitraux signés Jean Cocteau sur sa mappemonde. L’édifice messin fait ainsi partie des sites mondiaux à voir sans faute avant l’absolution finale.
Plateforme collaborative américaine et magazine numérique décliné sur papier qui revendique près d’un million de visiteurs quotidiens. Atlas Obscura est un peu la bible des globe-trotters en quête d’absolu et d’insolite.
Un genre de super-guide touristique pour explorateurs avides de lieux aussi étranges qu’introuvables sur les routes balisées.
The definitive map
Chaque année depuis 2009, ses fondateurs éditent la « carte définitive des sites extraordinaires du monde » (The définitive map of the world’s extraordinaire sights, en version originale).
Cette mappemonde entièrement nourrie par les contributeurs du site et supervisée par l’équipe rédactionnelle d’Atlas Obscura recense cette année 13 701 sites plantés sur la croûte terrestre qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.
La carte est en constante évolution et une vie ne suffirait pas en faire le tour.
Néanmoins 13 701 endroits c’est beaucoup et très peu rapporté à l’échelle de la planète. C’est dire que faire partie de cette liste restreinte consultée par le monde anglophone, confère une certaine aura, quelque part.
Alors, quand Metz est la seule ville du sillon lorrain à y figurer aux côtés de sites aussi bizarres que la baie aux calamars flurorescents de Toyama au Japon, la tempête éternelle du lac Maracaibo au Venezuela, des écorchés de Pragonard du musée de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort ou encore des ponts de racines tressées de Cherrapunjien en Inde, on peut se laisser aller à bomber le torse.
Entre Nancy et Metz
Entre Luxembourg et Nancy, Atlas Obscura n’a retenu que l’église Saint-Maximin, situé dans le quartier Outre-Seille, pour ses extraordinaires vitraux signés Jean Cocteau.
Allez comprendre, pas de centre Pompidou, de place Stanislas, de cathédrale Saint-Etienne sur la carte.
L’incongru se cache derrière les portes de l’édifice construit entre le XII ° et le XV° siècle.
L’église accueille les seuls vitraux répertoriés de l’artiste Jean Cocteau. Installés à la fin des années 1960 d’après les dessins du peintre littéraire datant de 1962, ces vitraux sont considérés comme le dernier chef-d’oeuvre de Jean Cocteau puisqu’ils ont été réalisés pour l’essentiel après son décès le 11 octobre 1963.
Un chef-d’oeuvre de Cocteau
C’est le fils adoptif de Jean Cocteau, Edouard Dermit, qui supervisera le chantier de Saint-Maximin.
Pour la petite histoire, l’église fut considérée comme un lot de consolation pour Jean Cocteau qui avait proposé ses travaux à l’origine pour la cathédrale Saint-Etienne où Bissière, Villon et Chagall lui furent préférés.
Recalé, Jean Cocteau gagnera finalement au change puisque Saint-Maximin lui sera toute entière livrée comme terrain d’expression.
La revanche de l’artiste total, ce sont quatorze baies, soit vingt-quatre fenêtres, louées pour leur immense valeur artistique.
Une oeuvre magistrale qui n’a pas échappé aux radars d’Atlas Obscura.
Thierry FREDRIGO
https://www.atlasobscura.com/places/eglise-saintmaximin-stained-glass-windows