Vitraux de Bissière
SOUSCRIPTION AVANT LA PARUTION DU LIVRE SUR LES VITRAUX DE ROGER BISSIERE
Vous pouvez commander et acheter le livre sur le site de l'éditeur:
http://www.editions-des-paraiges.eu/magasin/page8.html
AVANT-PROPOS DE L'AMI DE ROGER BISSIERE ET GALERISTE, JEAN-FRANCOIS JAEGER:
CANTILÈNE À LA LUMIÈRE
Ce que recherchait primordialement Bissière dans sa peinture et dans celle des autres, c’était la LUMIÈRE. En quelque sorte, l’accomplissement de sa ferveur.
La lumière représente pour lui l’espace du rayonnement. Aucun rapport avec les coloriages même très habiles de certains contemporains. La menace d’un glaucome lui avait permis de mesurer le bonheur et la nécessité de voir, de trouver dans l’harmonisation des couleurs une musicalité toute spirituelle.
Faire chanter une toile ou un vitrail comme une mélopée émanant directement de l’âme devient l’ambition primordiale du peintre, sans toutefois faire intervenir dans sa production la moindre référence religieuse ou spirituelle.
La découverte du « Cantique au soleil » de St François d’Assise le touche profondément. Il ressent une fraternité spirituelle à développer, dans une totale indépendance matérielle. La méditation au bord du jardin d’où l’on domine la vallée et découvre l’autre versant, chacun animé d’une lumière adaptée à sa configuration, imprègne sa palette et sa peinture autant que le silence et le naturel qui les habitent. Solitaire, il se sent profondément solidaire de chaque arbre, de chaque chemin, de chaque coup de vent.
L’atelier se peuple côte à côte de multiples témoins de son attachement à un climat. Les jeux pervers de la réussite sociale ne le concernent plus. Il apprécie le naturel de l’attachement au jardin et de son entretien autant que les soins permanents de Mousse son épouse, qui sait respecter son parcours solitaire, parfois dérangé par des visites qu’il souhaite brèves et fécondes.
Le milieu ambiant se désintéresse totalement de ses activités créatrices. Il est « l’artiste » donc incompréhensible dans son comportement par le commun des mortels, surtout paysans. Même s’il conduit sa voiture comme tout le monde et fait ses courses comme eux, il est d’une nature particulière et on le respecte comme tel, non sans un brin d’ironie pour son laxisme. Et l’ironie, il sait parfaitement s’en servir pour décontenancer ceux qui viennent parader autour de lui… Et puis quoi ? Cette peinture qui ne veut rien dire, rien que des tâches de couleur, quel gâchis !!! Il faudrait pouvoir comprendre pour participer …
Cependant, comme je l’écrivais en 1959 dans le Musée de Poche, « sa peinture est telle que j’imagine le regard de François d’Assise, merveilleusement naturelle ou naturellement émerveillée, ouverte sur des mondes de lumière véritable, généreuse par le cœur, savoureuse pour l’œil, dans un ordre qui satisfait l’esprit… »
Paris, le 1 mars 2016
Jean-François Jaeger
Président de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger