Exposition KHEDER

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KHEDER, sa vie…

KHEDER HAJI DAHAM, cet artiste-peintre appelé par son prénom KHEDER est né le 12/07/1972 à  JABAL SINJAR  dans une région montagneuse au nord de l’IRAK (les montagnes de Sinjar).

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Il  a vécu dans la ville de Bara jusqu’à l’âge de  4 ans. Cette ville est connue pour ses vignes et ses sources d’eau naturelle.

Sa famille part   pour la Syrie en 1975 dans la ville de Hassaka et s’installe ensuite   dans le village de El Holle qui est proche de la frontière irakienne.

Selon son propre témoignage, il se présente comme  un bon élève, obtenant le baccalauréat avec mention très bien. 

«  Je n’ai pas pu continuer mes études  à cause de l’état instable du pays. J’ai appris à dessiner et à sculpter  et même à m’initier à la poésie en Syrie. En fait  toujours de manière autodidacte, car je n’ai suivi aucun cours particulier . 

Après les événements touchant la Syrie dans les années 2010, j’ai décidé de retourner en Irak avec ma famille dans ma ville natale de Bara le 12/02/2013.

On y est resté presque un an et demi.

Mais Daesh est venu attaquer la ville et les villages à proximité le 3/08/2014 et on a été forcé de fuir pour échapper à la mort.

Il y eut des milliers de tués et de blessés, parmi eux  beaucoup d’enfants massacrés et de filles enlevées.

Pourtant 12 000 soldats d’Irak (des soldats peschmerga du Kurdistan) protégeaient la région mais dès l’arrivée de Daesh, ces soldats nous ont abandonnés et ont permis le massacre des populations.

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j’ai perdu beaucoup  de toiles, dessins et sculptures car Daesh a détruit ma maison.

Après ces événements, j’ai pu heureusement obtenir un visa le 9/12/2014 pour la France et je  tiens à remercier  la France de m’avoir accueilli… »

 

SA PEINTURE

 

Une peinture « violente »

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« Ma peinture, dit-il, a toujours été violente et la montée du régime de Daesh a renforcé cet aspect. » .

Cette violence est révélée dans toutes ses toiles à travers des visages mortifiées par l’angoisse et la peur. (proche de l’univers morbide d’Otto Dix et de George Grosz).

C’est un monde sans joie placé sous le signe d’un expressionnisme sans concession.Un grouillement de foule dans un paysage de chaos. 

 

Proche de Munch

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Sur une palette en bois, Kheder a représenté un personnage qui pousse un cri.

On est proche du cri de Munch qui nous montre la vie comme une danse vers la mort.

 

La déformation des visages et son violent barbarisme

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Soumettre la forme à la déformation pour rendre visible une réalité, celle d’un peuple qui souffre.

Chez chaque être représenté par Kheder, la peau se tend et se distend comme un parchemin sur les os. La chair s’accroche et se disloque par lambeaux à un corps souvent presque inexistant.

L’artiste joue sciemment sur la tension nerveuse des formes, avec les bouts sinueux du pinceau pour traduire  plus fortement encore cette tension dramatique.

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Pour échapper à l’horreur, l’abstraction

 

Afin de se libérer de l’expérience quotidienne qui aboutit à représenter l’horreur et le chaos, Kheder adopte de temps à autre la voie de « l’art pour l’art » à l’image des premiers artistes abstraits qui ne s’intéressaient ni à la vérité, ni à l’esprit, mais à la « pureté » dont parlait le critique Clement Greenberg.

D’où les quelques toiles que l’on découvre, débarrassées de toute forme de narration, de représentation et de sujet…

Ainsi l’artiste nous offre à voir  des compositions d’une grande beauté formelle grâce à la disposition des lignes, des couleurs et des formes. Un travail proche de la  technique de la grille qui est une constante de l’art contemporain depuis le cubisme.

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Kheder, peintre yézidi

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Il est un peintre de la communauté yézidie (ou yazidie) d’Irak, qui a été la cible des djihadistes de l’Etat islamique (E.I.).

La prise par l ‘E.I. le 4 aout 2014 de Sinjar ( proche du lieu où habitait la famille de Kheder) a poussé la fuite jusqu’à 200 000 civils selon l’ONU.

Barack Obama avait employé le terme de « génocide ».

 

Qui sont-ils?

« Cette minorité religieuse plonge ses racines dans l’Iran ancien et compte des communautés en Irak, Russie, Géorgie, Arménie, Allemagne, Canada et Etats-Unis. Leur principal lieu de culte est le temple de Lalesh, dans le Kurdistan irakien. 

Ils croient en un roi terrestre à la figue de paon qui gouverne la terre avec l’aide de sept anges. 

En Irak, ils seraient environ 750.000, installés près de la région du Kurdistan autonome, leur berceau historique. Le droit des Yézidis de pratiquer leur culte est reconnu par la nouvelle Constitution irakienne et par la Constitution du Kurdistan fédéral. Ils sont représentés au Parlement et ont deux ministres dans le gouvernement.

Pourquoi sont-ils persécutés?

Pour les islamistes radicaux, ils sont des adorateurs du diable, ils sont donc régulièrement persécutés. Ainsi, en août 2007, ils avaient été la cible d’attentats aux camions piégés. «Plusieurs groupes minoritaires sont visés [par les djihadistes de EI] en plus des Yézidis comme les chrétiens, précise William Spindler, porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés à Paris interrogé par 20 Minutes. Ils sont considérés comme infidèles». »

(le site internet de 20 minutes http://www.20minutes.fr/monde/1427379-20140811-irak-yezidis-peuple-persecute-djihadistes-etat-islamique )

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CONTACT :

Christian Schmitt, agent artistique de Kheder, son mandataire légal:

mail: schmitt020251@gmail.com            tél: 06 76 69 48 53 

site: www.espacetrevisse.com