L'originalité Cocteau à Metz

L’originalité de son art à l’église Saint-Maximin de Metz : 

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Visite des Vitraux le 1 er décembre 2012 (Administrations de la Moselle)

Souvent dans les chapelles et églises (Villefranche-sur-Mer, Londres, Milly la forêt…) ou salle de mariage de la Mairie de MENTON, son dessin apparaît figé « dans un modèle infiniment répété » (selon le catalogue de l’exposition de 2003 du centre Pompidou, Jean Cocteau sur le fil du siècle). 

A Metz, au contraire, on découvre un nouveau « Cocteau », les formes sont complexes, stylisées, variées et uniques et le souffle qui l’inspire paraît presque divin !

Un graphisme qui nous permet d’accéder à un « monde  invisible » apte à faire se déployer le « séjour des limbes » à la manière d’un Gérard de Nerval.

Utilisation de pictogrammes : 

Dans le vitrail central de l’abside et la première baie de la face sud, il utilise des pictogrammes (l’homme aux bras levés, des formes anthropomorphes et animales…) déjà présents chez Dubuffet  et  Bissière mais aussi chez les artistes du Street-Art : Keith Haring avec le Radiant Baby et chez Basquiat. 

La fascination pour ces êtres schématiques trouve son origine dans la BD mais aussi origine plus lointaine ( pariétale, dans les grottes au temps de l’homme du Néandertal). 

C’est Raymond Radiguet qui lui a appris à se placer à l’avant-garde de l’avant-garde et ce dans toutes les activités artistiques qu’il a pratiquées.

Comme pour Keith Haring, l’on peut dire reprenant les mots utilisés par Peter Halley : 

« Il prenait dans le passé, en essayant d’imprégner le présent et l’avenir d’un sentiment mythique. C’est un objectif artistique que l’on rencontre souvent et c’est un concept puissant. » 

Etranger à la culture religieuse traditionnelle :

Cocteau semble éloigné voire étranger à cette culture religieuse – ses motifs sont trop souvent puisés et empruntés dans la symbolique païenne (la mythologie grecque notamment) mais aussi animiste et maçonnique.

En réalité Cocteau avait tort d’avoir raison trop tôt puisque le vitrail contemporain s’éloignera par la suite beaucoup de la narration figurée religieuse au profit d’une abstraction lyrique (Manessier et Bazaine), ou d’un travail, de type « monochrome » refusant toute concession décorative ou lyrique (Raoul Ubac dans la cathédrale de Nevers ou pierre Soulages dans la basilique de Conques).  

Comme l’affirme Pierre Bergé, Cocteau a introduit la vitesse dans l’art c’est pourquoi son empreinte sur le XX°s. est considérable : « Sans doute s’est-il servi beaucoup de choses, mais en les dépassant, et parfois même en les précédant . »

Certains ecclésiastiques éclairés comme le Père Couturier l’avait bien compris, puisqu’il déclarait même : « mieux vaut faire appel à de grands artistes sans la foi qu’à des croyants sans génie 

Et selon Paul-Louis Rinuy : « les vitraux contemporains…une théologien en acte. »

L'ouvrage est disponible sur le site de l'éditeur: http://editions-des-paraiges.eu/magasin/page61.html

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