S.BERTRAND

 

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Sur la couverture: L'itinéraire, 1961, huile sur toile (49,9 x 65 cm)   

Solange Bertrand suscite toujours  l'admiration et l'enthousiasme des passionnés de l'art en France et à l'étranger.Née le 20 mars  1913 à Montigny-lès-Metz, elle était restée,  en ce début du XXI° s. (jusqu'au 22 janvier 2011, date de son décès) pratiquement le seul témoin ayant côtoyé les grands maîtres de la peinture du XX° siècle (Matisse et Picasso notamment).

Une fondation dédiée à Solange Bertrand regroupant ses oeuvres les plus importantes a été créée en juin 2001. En 2006 est paru  un livre intitulé" Solange Bertrand, la vérité en peinture" ( voir la couverture ci-dessus - Editions d'art SOMOGY, Paris 2006).

Dans cet ouvrage J.Luc Chalumeau, critique d'art a jeté les bases d'une véritable esthétique de S.Bertrand en sélectionnant 90 réalisations.Son art a évolué d'une peinture figurative (jusqu'aux années 1960) vers ensuite des formes non figuratives voire nettement abstraites mais toujours avec une force et une sincérité remarquables.Une artiste de talent à découvrir ou à redécouvrir !

autoportrait, 1934

 

Solange Bertrand : Ni plus, mais ni moins…par Francis Parent (Critique d’Art)

 

(Extraits de son discours d’inauguration de l’exposition « Présentation de la Fondation Solange Bertrand » » aux Trinitaires de Metz, 7 novembre 2002)

«…considérer cette Œuvre à la juste place qui est en fait la sienne, c’est-à-dire IMPORTANTE, ni plus, ni moins, mais cette fois une place reconnue de tous ?

Une place qui se situerait donc non plus dans un Art absolu et rêvé, mais concrètement, dans la Peinture de la seconde moitié du siècle dernier, plus précisément, dans son courant « Abstrait Lyrique » ou « Informel », caractéristique des années 50/60, voire 70.

 Une juste place – qu’une étude comparative des œuvres et des dates pourrait aisément confirmer – située dans la lignée d’artistes célèbres comme Manessier, Soulages, Tapies, Debré…, et même , plus tardivement, autour des années 85, avec ce que l’on peut considérer comme le sommet de sa création, c’est-à-dire ses tableaux « Minimalistes », une place qui la situerait dans le droit fil des grands « Color Field painters » américains et des artistes qui, en Europe, approfondirent cette démarche dans un courant que l’on nomma « Abstraction Analytique ».

composition-1959-acrylique-sur-panneau-50-2-x-81-cm.jpgComposition, 1959, acrylique sur panneau (50,2 x 81 cm)

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Fenêtres sur mer, 1960, huile et papier collé sur toile (61 x 72,8 cm)

 

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 Hommage à Jean-Sébastien Bach, 1970, huile sur panneau (59 x 70,9 cm)
 
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Diptyque 2, 1983, acrylique sur panneau (80 x80 cm)
 

Dessin à la plume, 1949

Texte de Richard Meier extrait de l’ouvrage intitulé « Solange Bertrand, dessins de 1947 à 1994 » éd. Voix Richard Meier- 4° trimestre 1994.

 

Les dessins retenus pour cet ouvrage tiennent compte de l’extraordinaire masse d’œuvres réalisées dans les années allant de 1947 à 1994. La plupart de ces dessins sont exécutés sur des feuilles 21x27 de qualité ordinaire, hors quelques fusains des années soixante-dix. Cet archivage qui a conduit à la préparation de ce recueil, est un véritable sauvetage, du fait de l’état de conservation critique d’une grande partie des documents. 

Ces papiers ordinaires permettaient à l’époque un travail sans gêne et en toute liberté, alors que les supports de meilleure qualité freinaient souvent les ardeurs de l’artiste. Cette « attitude » s’explique quand on connaît son parcours à l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy, école exigeante où travail et humilité sont dictés par des maîtres comme Victor Prouvé… 

« Le dessin est la base, le fondement donné comme- prière quotidienne-, acte gymnique qui croque à une rapidité d’enfer les mouvements les plus abrupts du corps face à l’horrible pesanteur à laquelle le peintre veut échapper » cf Toulouse Lautrec…

Il fallait donc maîtriser les éléments, construire, et un peu plus tard, décomposer pour les meilleurs. Ce qui est de l’ordre du « soleil noir » préoccupations également de Chagall lorsqu’il parlait de la peinture comme chimie.

Lors même du montage du livre, Solange Bertrand réalisait encore une nouvelle série de fusains et de sanguines exécutés, cette fois, sur papier Ingres et de format plus important. D’autres dessins encore, souvent double face et colorés, sur feuille ou demi-feuille plus épaisse, revendiquent clairement l’exposition. Notes de feuilles d’études entreprises lors de ses études aux Beaux Arts de Nancy, études anatomiques, curieuses et très intéressantes illustrations au ton très vif, - fables et rencontres de l’homme et de l’animal, une grenouille vive, un Mickey, appelé Michet pour mieux « réclamer » d’un chocolat sans nom. – étaient jusqu’ici gardées secret faisant partie intégrante de l’intimité de l’artiste. L’époque ressurgit avec élan et même fureur. 

La masse de dessins stockés dans les ateliers de Montigny et de Paris surprend par son importance et sa diversité. 

Face à cette archéologie, strate de tant d’années de travail, tous ces gisements laissent trace et fondent l’œuvre. Ainsi, de façon diffuse, une curieuse révolution des formes mises à la question, reviendra sans cesse, tour à tour simple ou complexe.

De très nombreuses gammes de bouches, nez, oreilles, yeux, par pages entières jalonnent la marche vers la maîtrise, puis beaucoup plus tard vers l’innocence- le Trait clair. On sent immédiatement à quels moments il y eut écoute de conseils et quand l’artiste se faisait entendre. Les influences stylistiques de l’époque, les sujets aux relents religieux, les caricatures et autres modèles de presse dans ses illustrations par exemple, émergent ici et là. 

Là ne s’arrête pas sa route. La personnalité de l’artiste se dégage de ce contexte et marque de son empreinte les territoires ignorés par ses proches contemporains, souvent amateurs sensibles à la « belle ouvrage » conforme aux modèles dominants et bien-pensants.

Solange, pourtant au début de sa carrière, s’imposera par une véritable leçon d’énergie, de vie et de grandeur. L’édition chez Paul Even en 1947 de « Lueurs dans les ténèbres », avec des poèmes de Irma Schweitzer préfacés par André Maurois, donne à l’artiste l’occasion d’illustrer avec Camille Hilaire* un recueil important. *Artiste tristement adulé par les  « connaisseurs innocents et commerçants influents faisant culture locale ».

 Et de nombreux admirent encore chez ce peintre les recettes d’un credo post-cubiste déliquescent et mal compris qui s’opposait déjà là, à l’œuvre vivante de S.B., même si quelques dessins se prêtent parfois au jeu de l’époque.

L’œuvre continue en un contant renouvellement et demande une lecture simultanée de l’histoire contemporaine. Comme on le voit aussi dans le catalogue consacré à Ellsworth Kelly : « les années françaises, 1948-1954 », galerie nationale du Jeu de Paume, le sacré de circonstance témoigne en cette période engluée de l’après-guerre de formes et thématiques moralisantes.  

Prégnance humaniste obligée, les premiers dessins de l’époque « de la reconstruction » comme on disait, à l’éducation très rigide, produisaient aussi des formes fermées. Les ensembles architecturaux allaient à l’essentiel, loger. La peinture, quant à elle, fit le deuil de la guerre et prônait des jours radieux. Toutes ces années marquèrent les peintres qui allèrent par la suite vers d’autres horizons.

Rapidement  vinrent alors des Temps Modernes, de Peinture et d’Art Moderne, un design appelé stylisme, pointu et animé par la vitesse. Les nombreuses couleurs acidulées, les plastiques et dérivés firent chimie et mirent en miette la société d’une autre République. C’est le feu dans la maison du Père. Seuls les produits manufacturés entrèrent, cependant comme biens de consommation dans nos Provinces des départements et chef-lieux. Là, dans un bien-être réputé s’encanaillaient ces objets dans le rustique distingué de demeures secrètes, d’armoires lorraines pleines et cirées, de clubs artistiques, de sociétés savantes ou de chasse. Confort obligé et hygiène à l’excès, ramenaient sans cesse la peinture dans le confort d’un « Heimlich » ou d’un « Sweet Home » pour l’autre côté du Chanel, où le Royal College sortira de sa torpeur une société anglaise qui ne se reconnaissait plus dans sa distinction rigide.

Chaque génération d’artistes continue d’ailleurs cette tâche vers le « mieux avoir » pour un « mieux être ». Les instances publiques manquant souvent et de courage et de culture, nous comptons alors sur la ville grandissante, qui par de nouveaux et nombreux habitants apportera naturellement et d’elle-même, plus de richesse, de points de vue et d’exigence. Elle imposera la reconnaissance d’un patrimoine mieux habité, la réserve d’œuvres, signes des nouvelles destinées, des créations authentiques et autres alternatives ouvertes. Ces échanges donneront quelques chances supplémentaires aux artistes « à venir ». 

Le contexte des années 50/80 en lorraine, peu propice à l’innovation ne freina pas Solange Bertrand. Elle ne tint pas compte des remarques peu élégantes et ne doutait pas face à l’ignorance souveraine. Se construire, s’inventer par esquisses légères, ellipses et raccourcis furent ses premiers engagements. Les réussites dopent son ardeur qui, alors, par gestes précis et/ou légers perd son public, adepte du « bétonné », du fameux béton armé révolutionnaire, pariant dur sur l’éternité comme toute nouvelle technique prometteuse… Et nous avons vu comment a évolué ce grand rêve…

C’est dans ce foisonnement plastique, tant sur le plan des techniques que des supports nouveaux, que s’est développé l’ensemble de son œuvre. Ses dessins sont le chantier fondamental, important pour mieux cerner l’art de l’artiste. Elle traverse les mouvements, s’approprie ce qui lui est bon.

 Parce que la propriété artistique est un bien universel qu’il y a lieu d’abord de connaître, le brassage des idées s’inscrit dans un brassage des formes et des archétypes qui, ainsi modifiés ou transformés, donneront à chaque époque le sel de nouvelles lectures.

Hors des terrains académiques et stériles, Solange Bertrand perturbe son monde et change son propre équilibre une fois la chose expérimentée. Elle ne veut pas faire recette et change souvent la donne, quitte à se perdre.

Dans le tri effectué pour cet ouvrage, les tensions sont repérables. A titre indicatif, une série de Têtes décline un cheminement type, commence par une quête d’équilibre, trouve la distorsion, pour finir avec un regard éclaté, fruit d’un cubisme plus instinctif et ludique qu’analytique,… En final colère et grimace, et pour ne pas en rester là, arabesques qui brouillent le sens. Ce sont là bouches et figures qui font un pied de nez d’abord au peintre mais aussi à son public. Baudelaire dans Fusées suggère : « Le dessin arabesque est le plus spiritualiste des dessins…/ … Le dessin arabesque est le plus idéal de tous » et plus loin « l’enthousiasme qui s’applique à autre chose que les abstractions est un signe de faiblesse et de maladie »

Ainsi, les nombreuses têtes ne sont jamais des portraits mais d’abord les contournements d’un moi fortement présent qui met à son image toute nouvelle figure. On peut parler d’elles comme des Caprices génériques de toute une histoire. Elles se regardent comme l’écho de l’art des îles grecques archaïques ou des masques africains aux raffinements « fin de siècle » d’un Cocteau vu par Picasso, vus à son tour par l’artiste. 

Les traits qui parcourent la feuille sans se relever et sans surcharge de hachures par exemple sont lacis magiques. L’approche n’est pas cézanienne. Quelques dessins présentés ici rendent compte de cette évolution des formes, à travers les moments de l’histoire. Même les « automatismes » s’inscrivent dans un processus hautement anthropomorphique. L’énergie dominante, perturbe les repères mais aussi unifie tout en ouvrant de nouveaux points de vue, juste entrevus par l’artiste, au moment de l’exécution, ou bien même seulement aperçus une fois le dessin terminé. Cet acte au haut degré d’inconscient fait aussi que tout peut arriver. 

« L’automatisme n’est pas effectivement une esthétique du n’importe quoi/ n’importe comment ainsi André Masson insiste sur la présence, dans tous ses dessins, d’une structure, d’une forme, d’une technique. Comparant ses dessins avec les griffonages automatiques exécutés par le président Hoover durant une conversation téléphonique, il précise qu’il y a là une grande différence : « Mon dessin était quand même, non pas construit, mais articulé. L’autre était invertébré. Autrement dit, mes dessins automatiques ne sont pas composés, mais quand même structurés ». Ceux-ci ne sont donc pas à confondre avec quelque expression maladroite ou enfantine dont il entend, au contraire, se démarquer très nettement.  

A la différence d’autres peintres comme Klee ou Miro, il ne manifeste, effectivement, aucune curiosité ou attirance particulière vis-à-vis du dessin d’enfant :

« Je crois bien que, pour la capture qui nous occupe, ce n’est pas la maladresse enfantine ou le graphisme idiot du désoeuvrement que j’envierai …/ … mais la libre virtuosité d’un Goya ou la longue expérience d’un Hokusaï ». cf Florence de Méredieu, in André Masson les dessins automatiques, ed. Blusson.

Seuls quelques réels dessins automatiques, fort rares mêmes chez les artistes qui revendiquent cette notion, André Masson par exemple, apparaissent dans l’œuvre de S.B. « Dessin n°33 sans titre ».

Sans titre parce qu’il n’y a rien à ajouter à l’acte gratuit et cependant terriblement nécessaire. La répétition de tels actes est une grâce pour l’ensemble de l’œuvre qui alors ne se donne pas de but précis. La fulgurance domine avec son lot de réussites et d’échecs.

Quelques dessins annotés avec une certaine marque d’humour, onomatopée sur le modèle …  « débit de lait si laid et débit de l’eau si beau » …donnent le célèbre « je fus un fût » exercice qui jongle et capte l’entendement, revendique la poésie de la transformation dans la futilité du trait ou la fluidité excessive de la couleur. L’exercice ne cherche pas les ténèbres ou les profondeurs d’équilibres tristes qui demandent encore trop d’efforts pour s’imposer. L’artiste « qui ne sait pas » dans le « je ne sais quoi », ouverture et grâce, est mis au rebut d’une société du rendement maximum qui « adore » littéralement les accords majeurs, le romantisme ajouré et autres figures de style qui gavent le talent et impressionnent le badaud. 

D’esprit primesautier le travail de l’artiste sera regardé avec ironie par les forts en thème, si l’on peut dire ainsi ! Introduire ici l’œuvre c’est faire Existence/Résistance, ou mauvaise imposition dans un « bon espace ». Laissons entendre que les observateurs ont mal perçu l’œuvre – dans un monde où il n’y a plus d’aveugles et de sourds mais des mal-voyants et mal-entendants. Il faut reconnaître que seule et publiquement un critique de la presse locale, Odile le Bihan, défendit l’œuvre de l’artiste, par marque d’amitié je crois, qui est aussi courage. Sa ville natale, Montigny, s’est portée acquéreur d’un nombre important d’œuvres. Notre souci de voir exposer l’oeuvre de l’artiste pour témoigner d’un travail exemplaire s’il en fut, a été compris par les musées de Metz. L’exposition de 1990 aida à mieux faire connaître l’oeuvre peinte auprès d’un public plus large.

Très rares sont les dessins exécutés d’après nature, à l’exception de quelques êtres très chers, sa mère, son père et…Pablo Picasso, la grande rencontre de sa vie, lors d’une baignade à Cannes…, de quelques rares notes de voyages, Amsterdam et Venise qui serviront longtemps de fond idéal à ses plages et bombages. Avant la lettre, Hip hop dans les années 70, c’était la grande révolte dans l’atelier du peintre, révolte reprise plus tard sur les murs des villes par les « enragés et les laissés pour compte », qui marquent et taguent pour prouver leur propre existence. Antonin Artaud, est présent également avec ses mots défaits, beaucoup plus tôt, défigurant étrangement le verbe, dans une musique secrète et autres écholalies qui seules lui appartiennent à jamais ! 

Le bombage a dès lors été sa grande invention. L’outil parfaitement adapté à son caractère parce furtif, ponctuait sa rage par pistolet mis à distance de la toile. La désignation de « Peintre – volcan » évoquée par un critique, colle bien à son être. Nous pensons également à cet œil cacodylate de Francis Picabia.

Le tableau échappe à l’artiste parce qu’il laisse intervenir écritures et humeurs de ses amis. Il est  revendiqué immédiatement par l’artiste comme œuvre à plusieurs mains, équivalant… des champs magnétiques !

 Des yeux étranges et multipliés se fixent dans les villes imaginées et plutôt sombres de certains monotypes, tels une résurgence d’une Hildegard von Bingen, rhénane et extrême.La terre lorraine est elle aussi présente, hostile dans ses légendes et glaciations, slave dans ses plaintes. Ce climat a beaucoup marqué le caractère de l’artiste ainsi que son œuvre.

Vinrent alors toujours plus de débordements qui n’inscriront pas l’artiste dans cette sage Ecole de Metz, fermée à l’ère nouvelle, se privant aussi irrémédiablement de multiples talents depuis des décennies. La raison d’une œuvre non inscrite dans l’histoire, fait qu’ici, les générations successives sont oubliées. Dans un tel contexte de vide, les artistes exacerbés se détruisent mutuellement par ethnocentrisme excessif ou son contraire. Aucune production ne peut alors s’ancrer sur le terrain d’une histoire qui reste à mettre en place. 

Lorraine soucieuse de son patrimoine et des forces qu’elle y a engagées, Solange Bertrand pourrait être le passeur de l’histoire vivante, dont elle est un témoin privilégié, ayant commerce parallèle et légitime avec les artistes importants de son temps. Il lui est encore durement reproché de vivre son époque dans une recherche permanente. C’est la marque d’une intolérance légitimée par ceux qui restent dans les murs étroits d’une Cité où résonnent bas, murmures et bruits d’intérêt, venus d’autres âges. 

Les derniers dessins renouent curieusement avec les préoccupations générales du peintre, exécutés très rapidement. Le souffle coupé. L’anthropomorphie complètement inscrite chez le regardeur et l’artiste révèle alors d’intéressantes trouvailles. La main tendue ou quelque peu fatiguée par tension excessive révèle quelquefois un tracé, distrait de toute résistance, dans les limites extrêmes de l’entendement. 

Révéler à chacun la richesse encore inédite de cette réserve de dessins, telle est la première intention de ce volume. 

Engager aujourd’hui l’œuvre de Solange Bertrand sera aussi s’entendre et se comprendre, pour la suite du jeu culturel avec d’autres familles artistiques.

Voilà ce que nous aimerions introduire et poursuivre en Lorraine.

 

Richard Meier/ nov. 1994                                

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