SEIZE

Seize Aka Happywallmaker

 

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Il s’appelle Raphaël, il a 37 ans et son nom d’artiste c’est Seize Aka Happywallmaker. Il a  vécu sa jeunesse à Sarcelles dans la banlieue de Paris.

Au début des années 80, comme par révélation, il découvre,  en bas de son immeuble, un graff de Dark. Littéralement ébloui par ce mode d’expression, il demande aussitôt à son auteur de lui céder le lettrage " Seize " figurant sur l’une de ses œuvres.

Par la suite sa vie a basculé et  Seize fait partie d’un groupe de tagueurs les BFK et traîne souvent sur la ligne D et à la gare du Nord avec les Fresh boys. Et comme il le dit lui-même dans  une  " ambiance caillera, tags et fumette ". Cette vie tumultueuse le fait quitter l’école mais sa chance c’est d’avoir eu une mère institutrice et un père musicien qui lui ont transmis une bonne base culturelle.

Après une série de petits boulots, ce n’est qu’à 33 ans et comme autodidacte qu’il se lance véritablement dans la peinture sur la toile et sur les murs.

Par ailleurs il complète son nom d’artiste Seize par celui de Happywallmaker, surnom que lui ont donné les membres d’un groupe d’artistes hollandais.

Il définit lui-même son style graphique comme résultant de différentes influences qui viennent aussi bien du graffiti que de la peinture contemporaine avec des artistes comme Lokiss, Skki, Dark, Meo, Keith haring, Paul Klee, Nikki de St Phalle, Dubuffet, Mondrian…

L’importance des formes géométriques dans ses œuvres est un peu sa marque de " fabrique ". Mais derrière ces formes et symboles, on découvre un vrai  langage qu’il définit lui-même en ces termes : 

"Le langage symbolique est celui de la nature et de l’univers. La forme géométrique jointe  à la simplicité et à la rigueur des structures et de la composition peut atteindre une grande pureté… ".

Plus loin il poursuit  en expliquant qu’ "avec les mêmes moyens élémentaires, lignes, cercles, carrés, triangles, polygones, courbes la plupart des dominantes de l’être humain peuvent être plastiquement exprimées telles que pureté, contemplation, spiritualité, calme, joie, dynamisme, lucidité, créativité, imagination… "

Seize est l'un des représentants français du Street Art,  mouvement artistique déjà initié par  des créateurs américains aussi prestigieux que Keith Haring et J.M. Basquiat. Comme eux, Seize a commencé sa carrière  dans la rue. 

Et c'est également  pour les mêmes raisons que celles concernant ses illustres prédécesseurs, que Seize ne peut être assimilé à un graffeur. Certes il existe une filiation certaine dans la manière d’exécuter une œuvre  et dans   l’inspiration issue de la contre-culture, sur fond de rap, de jazz, de funk et de  la nu soul ! 

Mais là où il se sépare des graffeurs c’est que son œuvre conduit à transcender la réalité, au-delà de la simple affirmation d’un égo ou de son nom alors que la culture du " tag " reste cantonnée bien souvent à l’affirmation de l’égo de l’artiste.

En réalité Seize se situe dans ce monde actuel   des réseaux de communication et de transport, qui à l'image de la toile du net s'étend  par des ramifications multiples et à une vitesse hallucinante. Il est à la fois le témoin de cette révolution   et celui qui la  stigmatise  par son côté inhumain…car l’homme de manière étrange  n’apparaît  nulle part dans ses œuvres !

Ce monde des échanges et de la communication  se présente comme l’assemblage de formes géométriques qui  s’entrecroisent, s’articulent  et se prolongent parfois à l’infini dans des structures de plus en plus complexes. Une véritable ruche où les abeilles construisent en permanence d’autres alvéoles !

A l’évidence Seize est loin d’être un graffeur car il utilise un langage nouveau par rapport à ses contemporains. Sa "marque " est reconnaissable  et   atteste sa propre originalité ; l’art est individualité comme l’affirmait à juste titre Keith Haring. 

Si son art s’investit sur les murs des immeubles, c’est sa manière de s’adresser à tous les publics et pas seulement à ceux qui fréquentent les musées ou les salles d’exposition. Mais il n’enlaidit pas l’espace urbain bien au contraire puisqu’ il le rend beau pour le bonheur de tous ses habitants.

Bien évidemment sa communication passe aussi par l’utilisation d’éléments primaires comme les symboles, les formes géométriques qui ne sont pas éloignés de certains pictogrames mayas ou des Indiens d’Amérique du Sud (voir le tableau métroskin). 

C’est aussi un moyen efficace de communiquer au plus grand nombre par une volonté sourde de promouvoir un art universel non réservé à une élite ! 

Il construit des systèmes complexes, avec le rythme frénétique de notre temps, d’où l’importance du mouvement et de l’exubérance visuelle. Et il ravit également l'esthète grâce  à l’utilisation de couleurs d’une étonnante fraîcheur et vivacité,   souvent flashante. 

Un vrai artiste de la rue et il le revendique ouvertement. Cela lui permet de garder le contact avec le plus grand nombre et d’explorer des systèmes non conventionnels de communication.  

C’est pourquoi Seize n’a pas fini de nous étonner !

(Texte de Christian Schmitt écrit le 30-01-2010  d'après l'interview de Seize sur le site:

http://vitostreet.ekosystem.org/2009/01/seize-aka-happywallmaker-interview/  )

 

 

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