le projet fou de Starck à Metz
Le projet fou de Starck à Metz ou « L’avenir est fantôme ».
Le vendredi 6 février 2015, en dévoilant son projet d’un hôtel pour Metz, Philippe Starck a stupéfié le public présent au forum du Centre Pompidou-Metz avec son architecture extravagante semblable à une pièce montée directement sortie d’un roman de Lewis Carrol.
Imaginez une tour en verre dépoli de 38 m surmontée d’une reproduction d’une maison du XIX ° siècle située au 22, de l’avenue Foch.
Celle-ci, parmi d’autres, est le témoin de l’architecture du quartier impérial imaginée et réalisée sous Guillaume II, lors de l’annexion allemande de la ville (1871-1918).
Philippe Starck qui est venu régulièrement à Metz a eu, semble-t-il, un coup de cœur.
"Je me suis promené dans la ville, notamment avenue Foch et j'y ai vu une synthèse de ce que j'imaginais. Le projet s'est imposé à moi. Je l'ai vu, c'était clair."
"C'est une fantasmagorie, une vision, quelque chose de magique, de poétique, de surréaliste. C'est un grand rêve. Des images venues d'ailleurs. Les symboles de ce projet sont infinis. De 7 à 77 ans, Messins et touristes verront une porte et laisseront parler leur propre imaginaire."
En fait connaissant un peu ce créateur on ne devrait pas être plus surpris !
Designer français le plus connu au monde, Philippe Starck, s’est toujours singularisé par la diversité des œuvres qu’il réalisa (on passe d’une brosse à dent à un bateau entièrement conçu par lui !) et par leur design, leur ergonomie et leur fonctionnalité.
Ce créateur est devenu presque une légende de son vivant.
Lorsqu’il s’empare d’objet, il apporte toujours quelque chose de plus profond que sa simple fonction inoculant également une dimension symbolique.
Car il est devenu le maître incontesté dans l’art de mélanger le style et les époques.
Ainsi en prenant pour exemple le fauteuil Ghost, il s’est emparé du style Louis XVI tout en utilisant une matière très moderne qui est le polycarbonate.
Mais depuis qu’il a rénové la décoration de nombreux palaces et hôtels dans le monde entier, Metz va constituer sans conteste une nouvelle étape pour lui.
Ce sera la première fois qu’il va concevoir la globalité d’un immeuble, à savoir autant son aspect extérieur qu’intérieur.
Cependant cette création restera à l’image de son auteur : toujours aussi renversante voire déraisonnable mais également remplie d’une magie poétique incontestable.
Projet décoiffant comme s’il s’agissait d’installer le château de la Belle au bois dormant sur un parallélépipède rectangle en verre dépoli. Et que par ailleurs ce même verre aurait été rayé en sortant du sol !
Création également spectaculaire d’autant qu’elle va comprendre un hôtel 4 étoiles, de 90 chambres, 9 suites, un SPA, deux restaurants et une salle de fitness.
Tout cet ensemble sera construit en plein cœur du quartier de l’Amphithéâtre, non loin du musée Pompidou avec son jardin et ses arbres.
Derrière cette création folle se dessine aussi une autre logique, décrite par un certain Jacques Derrida. Celle du monde fantomatique des visionnaires et des créateurs pour qui le passé hante en permanence le monde visible.
A l’exemple de Louis II de Bavière, le roi fou, le roi bâtisseur de châteaux déments et farfelus comme celui de Neuschwanstein pour immortaliser à tout jamais Wagner et la mythologie germanique.
Comme également le sculpteur Adel Abdessemed qui exposa le 27/04/2012 quatre corps crucifiés en acier à côté du Retable d’Issenheim (la Crucifixion de Grünewald) à Colmar et qui parlant de l’homme crucifié, prononça des mots très révélateurs :
« Pour moi, l’avenir est fantôme, comme chez Derrida. Je ne sais de quoi il sera fait. Car ce n’est pas le passé qui nous domine, mais les images du passé. »
Incontestablement, il y a aussi chez Philippe Starck cette même volonté folle d’inscrire à tout jamais dans ses créations les images du passé.
Christian Schmitt le 8/02/2015
DERNIERES NEWS selon Lorraine Actu du 22 novembre 2017
Le maire (PS) de Metz (Moselle) a annoncé la signature du permis de construire du futur hôtel signé par le célèbre designer Philippe Starck, une première mondiale qui doit ouvrir en 2020.
Dominique Gros a fait cette annonce mardi 21 novembre lors d’une conférence de presse de présentation du nouveau centre commercial Muse qui vient d’ouvrir dans la ZAC de l’Amphithéâtre. « Je vais signer ce soir (mardi 21 novembre, NDLR) le permis de construire de ce beau projet, il avance » a assuré le premier magistrat de la ville.
Cet hôtel, unique au monde, sera en chantier dès cette année et devrait ouvrir d’ici 2020 juste à côté de ce nouveau temple du commerce.
« On va bientôt poser la première pierre, c’est un élément d’attractivité internationale important car quand les japonais sauront que Starck est à Metz ils viendront ici » a assuré à Lorraine Actu, le président UDI de Metz Métropole Jean-Luc Bohl.
Inspiré de l’Avenue Foch de Metz
L’artiste a imaginé une villa, à l’architecture inspirée du 19e siècle, juchée sur une tour de verre monochrome de 38 mètres de haut.
Habitué à redécorer de nombreux lieux haut de gamme, le designer supervisera pour la première fois de sa carrière la conception globale d’un établissement, tant sur l’aspect extérieur qu’intérieur.
Je me suis promené dans la ville, notamment avenue Foch et j’y ai vu une synthèse de ce que j’imaginais. Le projet s’est imposé à moi. Je l’ai vu, c’était clair.
Le célèbre designer qui a déjà imaginé l’intérieur de nombreux hôtels et restaurants dans le monde avait assuré « être un homme du futur mais dans une continuité, dans une réalité construite », lors d’une conférence de presse de présentation du projet en 2015.
« On a choisi de mettre le passé au sommet. Autour de l’hôtel, on trouvera des mirabelliers. Les symboles sont importants, ils ne laissent pas indifférents. C’est ça la beauté : elle sert à réveiller et à nous réveiller. Cet hôtel sera une surprise forte qui est le garant de l’inscription dans l’histoire » avait expliqué l’artiste et entrepreneur.
110 chambres, un restaurant, un toit-terrasse…
L’Hôtel Starck Metz, s’étendra sur près de 5 000m2 et s’élèvera sur 11 étages dont un toit-terrasse offrant une vue imprenable sur toute la ville de Metz. Aux 110 chambres s’ajouteront des restaurants et un bar lounge, une salle de sport et un spa dédiés à la santé et au bien-être ainsi que des espaces de réunion privatisables.
Le projet est estimé à 25 millions d’euros d’investissements privés. Il est notamment développé par Yvon Gérard (qui a dirigé un temps le tournoi de tennis Moselle Open, NDLR) et Olivier Vetsch.
Le groupe hôtelier Maranatha exploitera le futur hôtel du designer star. A la tête de seulement quatre hôtels en 2008, le petit poucet de l’hôtellerie gère aujourd’hui plus de 40 établissements de luxe et réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Les hôtels du groupe sont surtout installés en France à Paris, Lyon, dans les Alpes, à Nice, Toulouse ou encore Montpellier. Il possède aussi deux établissements en Belgique et en Suisse. En signant avec les porteurs du projet de l’hôtel Starck, ils réalisent un beau coup… qui devrait attirer le monde entier à Metz.
Nicolas ZaugraLorraine Actu
Selon le Républicain Lorrain du 12/12/2017
HÔTELLERIE Metz : l’hôtel Starck entre dans la collection Curio du groupe Hilton
Nouveau coup de maître pour le promoteur mosellan du premier hôtel signé de la main du designer Philippe Starck. Le groupe Hilton va l’intégrer dans sa collection Curio by Hilton.
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LE 12/12/2017 À 10:30
MIS À JOUR À 14:47
Photo HDPhilippe Starck lors de la présentation de l’esquisse de son hôtel messin en février 2015. « Le dessin a été respecté à 90 %. Je le trouve même encore plus beau aujourd’hui », indique Yvon Gérard, qui a lancé le projet et l’a défendu bec et ongles. Photo Archives RL.
Maison Heler, nom de baptême du premier hôtel signé de la main du maître français du design Philippe Starck qui verra le jour à Metz à l’horizon 2019, vient de passer un accord avec le groupe américain Hilton.
Maison Heler Metz, marque derrière laquelle se trouve Philippe Starck, mais aussi et surtout Yvon Gérard, investisseur mosellan, cherchait un exploitant pour son futur établissement messin. Des rapprochements ont eu lieu, mais c’est finalement le groupe Hilton qui prendra l’hôtel "Maison Heler" sous son aile.
Collection Curio
Mieux encore, Hilton ne se contentera pas de l’exploiter. Il envisage de l’inscrire au catalogue de sa prestigieuse Collection Curio, comme curiosity (curiosité). Un gage de visibilité planétaire pour cet hôtel quatre étoiles à l’architecture si caractéristique avec son "rooftop" rehaussé d’une maison messine de 1904 (la villa Salomon du 22, avenue Foch) piochée dans la ville au cours d’une déambulation par Philippe Starck lui-même.
Yvon Gérard, cofondateur de Maison Heler et à l’initiative du projet de Metz, a réuni un pool d’investisseurs pour donner naissance à cet établissement dont le coût de construction s’élèvera à 22,5 millions d’euros.
Desservi par une gare TGV, l’hôtel de douze étages se dressera dans le quartier de l’Amphithéâtre à Metz, nouvel épicentre régional des affaires et du commerce avec le Centre Commercial Muse, le Musée Pompidou-Metz, son palais des congrès sera livré en septembre 2018. Bâtiment culminant à quarante mètres de hauteur, l’hôtel totalisera 119 chambres et comprendra un restaurant et un bar.
« La Collection Curio by Hilton est un portefeuille mondial d’hôtels très haut de gamme et de resorts triés sur le volet pour leur caractère unique et leur personnalité », s’est félicité Yvon Gérard.
Aujourd’hui, Maison Heler Metz fait donc désormais partie des vingt-cinq hôtels Curio triés sur le volet par le groupe Hilton pour développer son offre en Europe, mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique.
Une vision mondiale
Prochaine étape pour Maison Heler Metz, le MIPIM. L’hôtel messin de Philippe Starck et Yvon Gérard sera dévoilé sous toutes ses coutures au sein de l’espace Hilton du Marché International des Professionnels de l’Immobilier de Cannes à partir du 15 mars 2018.
Fraîchement créée, la signature Maison Heler Metz qui se veut selon ses fondateurs une « marque hôtelière basée sur l’excellence, l’élégance et la convivialité » se hisse ainsi directement en première division. Yvon Gérard, qui a connu des périodes de doute, ne cache pas sa joie : « Je suis très très fier de cet aboutissement avec sans doute ce qui se fait de mieux au monde en matière d’exploitation hôtelière qui va encore faire briller Metz et sa région. »
Pour l’entrepreneur, Metz s’inscrit ainsi dans les villes moyennes à fort potentiel. « Ce n’est pas un hasard si Hilton est venu vers nous. Ils sont d’un très grand professionnalisme et sont conscients des capacités de développement du territoire », observe Yvon Gérard.
Avec l’hôtel Maison Heler Metz, Hilton vise une clientèle d’affaires, mais aussi événementielle que pourra attirer le futur centre des congrès, les rencontres de handball ou, encore, l’Open de Moselle dont Yvon Gérard est l’un des promoteurs.
« Ensuite, l’hôtel lui-même va être un objet de curiosité touristique », garantit Yvon Gérard. Les établissements originaux et, en particulier, ceux décorés par Philippe Starck, agissent en, en effet, comme des aimants sur des voyageurs du monde entier attirés par de nouvelles expériences et sensations.
Il en a été ainsi des hôtels Mama Shelter, Le Meurice, Le Cidade Matarazzo ou le Saint Martin’s Lane aux ambiances délicates et multiples mises en scène par Philippe Starck, il en sera forcément de même de Maison Heler Metz.
Nouveau coup de maître pour le promoteur mosellan du premier hôtel signé de la main du designer Philippe Starck. Le groupe Hilton va l’intégrer dans sa collection Curio by Hilton.